La construction d’une terrasse n’est pas forcément de tout repos, que l’on soit professionnel ou non. Il faut respecter les règles de la construction, veillez aux détails, à l’entretien, aux distances des lambourdes de la structure, ou encore aux types d’essence de bois utilisés pour la structure et les lames.
Voici 3 points à surveiller pour ne pas rencontrer de soucis dans la construction de votre terrasse en bois.
Souci n° 1 : des lames de terrasse mal fixées
Les intempéries, et les variations d’humidité sont un véritable danger pour les lames de terrasse, surtout si la construction n’est pas finalisée. Il arrive que lors de la construction, certaines lames ne soient mal vissées.
Le bois est un élément vivant qui, soumis aux perturbations climatiques (pluie, gel, UV, etc.), gonfle, dégonfle, et se déforme. Bien visser les lames sur les lambourdes limite les déformations. Il faut 2 vis à chaque lambourde. Les vis doivent respecter la règles des 2,5 fois l’épaisseur de la lame. Exemple: pour une lame de 21mm , il faut une vis de 2,5×21 = 52,5mm de long , soit dans le commerce une vis de 5x50mm.
Attention, clouer ou cheviller une lame n’est pas du tout recommandé (photo ci-dessus) . L’acier des chevilles risque de rouiller, abîmant les lames de terrasse. Il est également interdit de coller ou de sceller les lames entre elles. Les techniques de construction bien définies dans le DTU51-4 et doivent être respectées.
Garder un espacement entre lame de 4 à 6mm en moyenne pour permettre un bon écoulement de l’eau de pluie, mais aussi des impuretés.
La pose avec clips de fixation pour terrasse est donc très avantageuse car elle permet aux lames d’avoir une dilatation naturelle sans se déformer ou se fendre.
Souci n° 2 : des lames de terrasse de classe trop faible
Lors de la construction d’une terrasse en bois, il faut tenir compte de l’essence choisie, mais également de son traitement. Le bois doit être traité avec soin pour une durabilité et une résistance maximum. Les bois de classe de risque 2 ou 3 ne sont pas adaptés à un usage extérieur. La classe 3b (comme le Mélèze ou le Douglas) a condition d’être employée dans des situation bien ventilées et non agressive peut être satisfaisante. Le pin traité “bas de gamme ” des grande surface de bricolage” n’est souvent pas traité à coeur, même si il est de couleur vert… et n’atteint même pas une classe 3.
Il faut retenir que le bois extérieur est soumis à de nombreuses agressions, comme les champignons lignivores ou les insectes. Il faut donc un traitement efficace ou une durabilité naturelle (bois exotique, acacia), pour ne pas voir sa terrasse se détériorer rapidement.
Pour une terrasse en bois, il est donc recommandé de choisir une essence de bois en traitement de classe 3b ou 4. Notre boutique contient de nombreuses essences de bois traitées pour une terrasse en bois durable et très esthétique.
Souci n° 3 : des lames de bois mal séchées
Le séchage du bois est une étape extrêmement importante pour garantir une bonne longévité de votre terrasse en bois. Le bois est un matériau vivant, car nécessite un traitement bien précis.
Le bois doit avoir un taux de siccité (il s’agit du taux d’humidité interne) de 18 % au maximum. Un taux inférieur est parfois intéressant dans le cas d’une mis en œuvre dans un endroit sec. Il y a plusieurs techniques de séchage du bois, mais dans tous les cas, il faut que le bois soit bien séché, si on veut garantir la meilleure stabilité de sa terrasse dans le temps
Les techniques de séchage du bois feront l’objet d’un autre article, mais voici ce qu’il faut retenir : le séchage consiste à retirer l’eau contenue dans le bois. La circulation de l’eau est de l’intérieur vers l’extérieur. Les bois sèchent lentement, même dans les séchoirs à bois spécialement conçues pour une raison très simple : si l’évaporation des bois est trop rapide, cela produit des gerçures, des fentes et des déformations importantes. Sans entrer dans le détail, à partir de 30% d’humidité, le bois libère “l’eau lié” qui demande un apport d’énergie extérieur important. C’est à ce moment que les déformations du bois peuvent apparaitre si le séchage est réalisé trop rapidement.
Dans le commerce , et plus particulièrement pour les bois exotique, il est commun de trouver sur le marché des bois ” AD =Air Dried” et “KD = Kiln Dry”.
Les bois “Air Dry” ont simplement séché à l’air, leur taux d’hygrométrie est souvent supérieur à 20%, mais il est difficile d’avoir un taux homogène dans le lot de bois. A éviter donc !
Les bois “Kiln dry” = sec séchoir sont généralement vendus avec un taux de 18% maximum. Les déformations ont eu lieu dans le séchoir (et donc pas sur votre terrasse !) et les bois ont été triés à la sortie.
Les bois tendres comme les résineux peuvent connaitre un séchage plus rapide (3 à 5 jours) que les bois durs comme les feuillus (3 à 4 semaines).
Des soucis qui n’en sont pas vraiment…
Certains « défauts » doivent être considérés comme acceptables (on parle de singularité du bois) :
- une variation de l’espacement de lames compris entre 2 et 9 mm
- une flèche de chant de 2mm pour 1m
- l’apparition de gerçures ou de fentes sur les lames dans la limite de la norme : 10% de la longueur de la lame et moins de 3 cm en bout de lame.
- les fentes doivent être inférieures à 0,5mm de large en surface et non traversantes.