De plain-pied ou surélevée, la terrasse est un endroit de détente privilégié. Son revêtement doit être choisi avec soin, pour résister aux contraintes extérieures et s’harmoniser avec le style de la maison. Pour cet usage, le bois massif – par sa facilité d’adaptation – est un vrai caméléon.
Environ 234 000 m3 de bois seraient consacrés à la terrasse en France, pour une surface posée de 6,2 millions de m², selon les estimations de l’Association Terrasse Bois, ATB.
Choisir un bois de classe 4 bien sec
Différentes essences de bois peuvent servir à la réalisation d’une terrasse, à condition qu’elles résistent aux différentes agressions extérieures : humidité, température variable, passage fréquent. Les essences sont classées sur une échelle de classe d’emploi, allant de 1 à 4, le chiffre le plus élevé indiquant la plus forte résistance.
Pour une terrasse, une classe 4 est généralement recommandée par les professionnels, dans la plupart des situations, que ce soit pour le bois de structure (lambourde, solive) ou le bois du platelage. De plus, le bois utilisé doit être bien séché (taux d’humidité inférieur à 18 %) afin d’éviter toute déformation ultérieure ou tout écartement après la pose, qui serait liés aux conditions climatiques.
Des essences françaises durables
Le choix de l’essence relève ensuite d’une question d’entretien, d’esthétique et surtout de budget ! Certains bois peuvent être mis en œuvre en extérieur, sans traitement : ils sont naturellement durables. La norme NF EN 350-2 permet de connaître l’aptitude de la durabilité naturelle d’une essence. Le choix est ensuite vaste entre les bois européen et les bois exotiques.
L’essence la plus répandue est sans conteste le Pin du Nord. Préservé par autoclave, il affiche une durabilité classe 4, qui le met à l’abri des insectes et des moisissures autant que des variations climatiques.
Parmi les résineux, le Mélèze qui tire sur le jaune et Douglas rosé (classe emploi 3b) sont également des essences qui ont fait leur preuve en bois de terrasse. Toutes deux ont un cœur naturellement durable. Sélectionnées hors aubier, elles peuvent être employées pour la réalisation de terrasses, sans nécessiter de traitement. On peut aussi citer d’autres bois comme le Châtaignier, le Robinier, le Chêne…
Le bois exotique : la résistance au naturel
Sur le marché français, ces essences sont souvent détrônées par les bois exotiques qui présentent une belle résistance au naturel et dont la palette esthétique est encore plus grande : Padouk d’Afrique, Angélique, Cumaru, Ipé, Itauba, Afzelia, Merbau, Moabi, Massaranduba, Amarante, Jatoba… Deux essences de bois exotiques sont encore plus connues du grand public, du fait de leur utilisation dans la fabrication de mobiliers extérieurs : l’Ipé et le Teck, naturellement classe d’emploi 4.
Seul bémol, les bois exotiques font parfois l’objet de trafic et d’importations illégales. Il est donc essentiel de s’assurer que les bois achetés proviennent bien de plantations gérées durablement (certification FSC, PEFC…). L’ATIBT, Association technique internationale des bois tropicaux, a lancé en décembre dernier une nouvelle marque sur le marché : Fair & Precious. Cette marque a pour objectif de promouvoir dans un premier temps les bois africain légaux et certifiés, puis de l’étendre aux bois d’Amérique latine et d’Asie.
Des essences traitées
D’autres bois nécessitent un traitement de préservation, avant d’être employés en extérieur. Le traitement autoclave – par trempage ou sous vide et sous pression – permet de mettre le bois massif à l’abri des insectes, des moisissures et des variations climatiques. Toutes les cavités du bois sont remplies d’un produit de préservation, autorisé par la Directive Biocide Européenne et sous certification CTB-P+. La certification intègre une notion d’efficacité et d’évaluation des risques pour la santé et l’environnement. Les bois traités sont souvent les moins chers du marché et sont garantis de 10 à 30 ans. Le Pin est l’essence la plus accessible.
Dans certains cas, les professionnels imprègnent et polymérisent l’alcool furfurylique dans le bois par catalyse acide. L’alcool est fabriqué à partir d’extraits de la canne à sucre, son de céréales, grignons d’olives, bois résineux, déchets de bois… Ce traitement augmente la solidité, la durabilité et la stabilité dimensionnelle du bois.
L’acétylation du bois est un autre procédé qui fait seulement réagir les molécules, déjà présentes dans le bois, jusqu’à en modifier sa structure chimique. Le procédé qui fait appel à l’anhydride acétique permet ainsi au bois d’être utilisé en classe 4, grâce à une meilleure stabilité et une plus forte durabilité.
Il existe aussi un traitement THT, par haute température. Ce traitement appelé aussi « bois chauffé » ou « torréfié » prolonge la durabilité du matériau tout en ouvrant de nouvelles perspectives esthétiques aux essences européennes. Chauffé dans un four, entre 100 à 280 °C, avec de la vapeur d’eau, le bois est ainsi plus stable, et dispose d’une résistance accrue aux attaques fongiques.
Malgré les traitements qui confèrent au bois massif de nouvelles qualités à l’usage, le bois est réputé pour grisailler, ce qui nécessite un entretien régulier si vous n’aimez pas le rendu esthétique du bois vieilli. Le bois composite – de bonne qualité – lui est alors bien souvent préféré.
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